Carnet d'un naturaliste-sportif

Tuesday, May 01, 2007

Kilomètre 647

A trois semaines de l'échéance, l'essentiel de l'entraînement est désormais derrière moi. Je devrais finalement avoir parcouru 8OO kilomètres d'ici là, soit un peu moins que prévu du fait essentiellement de cette grippe qui m'avait rendu inactif prseque dix jours, et de la semaine de récupération qui a suivi le semi-marathon et qui s'est avérée être plus que nécessaire.
Je suis néanmoins totalement satisfait de mon entraînement car il n'a jamais été aussi complet, aussi long et d'aussi bonne qualité les années précédentes.

Cela dit, le plus dur reste à faire; il peut s'en passer des choses le jour J! D'une méforme passagère à une vieille douleur qui ressurgit, en passant bien sûr par l'apparition de crampes, le mental a intérêt à être solide lui aussi!
Dans tous les cas, je pourrai me dire que je SAIS que j'en suis capable: depuis la dernière grande sortie que j'ai narré dans ces pages, j'en ai couru trois autres d'environ 25 à 30 kilomètres chacune, dont une de Trois-Maisons à Sarrebourg aux côtés de Rémi, Fred et Yannick, et une autre avec Loucky au cours de laquelle j'ai pris une bonne allure sans forcer, malgré des difficultés à respirer correctement du fait de mon allergie au pollen. Tout ça, c'est bon pour la confiance!

Et puis, il ya eu le semi-marathon de Villers-Les-Nancy fin mars. Malgré des conditions météo vraiment médiocres (un fort vent et de la pluie sur les 6-7 derniers kilomètres), cette compétition s'est franchement bien passée.


Je l'ai géré vraiment différemment de la précédente édition où j'étais parti très vite, 9ème au dixième kilomètre, j'avais ensuite craqué pour finir 21ème en 1h23.

Là, je suis parti prudemment. Je n'étais que 25ème au dixième kilomètre, mais j'ai forci le rythme petit à petit. Mon chrono a souffert du vent contraire et du profil de la course, comme tout le monde, mais 16ème en 1h22, ça me plaît! Rémi et Yannick y ont également participé, et je constate avec plaisir que plus les semaines passent, plus ils montent en puissance, eux aussi. D'ailleurs, à l'heure où j'écris, ils se sont encore programmés une sortie longue pour le lendemain!


Tous ces kilomètres avalés en forêt ont aussi été l'occasion d'observer les changements qui s'opèrent dans la flore au printemps, lentement mais sûrement, et aussi de faire quelques rencontres passionnantes, dont voici les deux plus belles:

- Durant tout l'hiver, je peux voir des canards qui se laissent aller tranquillement sur le canal, s'ébrouent, se poursuivent, plongent la tête dans l'eau, ou se reposent sur les berges. Spectacle toujours agréable, et enrichi depuis peu par la naissance des canetons! La semaine dernière, sept canetons duveteux jaune et noir suivaient leur mère avec beaucoup de discipline. Ils la serraient de très près alors qu'elle nageait tantôt vers la droite, tantôt vers la gauche. Un petit retardataire ratait d'ailleurs chaque changement de direction et se hâtait ensuite pour rattraper le reste de sa famille.

- Alors que j'en finissais avec une pénible montée, j'entendis un bruissement de feuilles sur le versant surplombant le chemin. Habitué à en voir un oiseau s'envoler, ou un écureuil grimper sur l'arbre le plus proche, quelle surprise au moment où j'aperçus ces deux magnifiques blaireaux! Le crépuscule était proche, et ils sortaient de leur terrier, sans doute en quête de quelque nourriture pour eux ou pour leurs rejetons restés abrités dans la chaleur et le calme rassurant du terrier. Bientôt, un troisième animal apparût brusquement en dévalant le versant à la poursuite d'une souris qui lui échappa de justesse en pénétrant dans son trou.

J'ai eu de la chance. Pendant au moins dix minutes, je suis resté planté debout sur mon chemin, à seulement cinq ou six mètres d'eux et abrité par le vent. Pas besoin de se cacher pour les observer, leur vue est plutôt mauvaise. Mes yeux se sont nourris de leurs déplacements un peu lourds et bruyants, dégageant branchages et feuilles mortes, et surtout se sont ravis de la vue de leur subtile fourrure beige, de leur tête un peu allongée aux petites oreilles pointues, blanche au milieu et entourée par deux larges bandes noires masquant leurs yeux.

J'y retournerai à cet endroit, équipé de mon appareil photo et de ma caméra. J'ai maintenant découvert un village de blaireaux, mais je vais garder ce lieu bien secret car ce petit carnivore si utile n'est - malheureusement - toujours pas un animal protégé par la loi française. Par contre, son statut a tout de même évolué puisqu'il n'est plus considéré comme "nuisible", mais comme espèce "gibier", soumise à des règlementations de chasse précises. Les statuts évoluent aussi lentement que les mentalités.

En tous cas, si pendant la marathon, mon esprit s'égare un petit peu et s'en vient à se remémorer ce précieux souvenir, il y a fort à parier que quelques spectateurs voient tout à coup un sourire se dessiner sur mes lèvres, et que j'accélère tout à coup ma cadence, porté par un nouvel enthousiasme.

2 Comments:

At 5:50 AM, Blogger Yannick said...

Merci Julien, pour cette photo, et pour toutes ces sorties (en forêt ou à la ville), c'est super de courir à tes côtés (et à ceux de Rémi et parfois Fred), avec toute mon amitié,

 
At 8:14 AM, Anonymous Anonymous said...

OUI ! Le marathon 2007 au Lux approche ! En ce moment, je me sens bien niveau course à pieds et cela malgré mes tendinites ! Demain, comme tu dis, grosse sortie pour moi et Yann, et j'ai vraiment hésité à essayer de l'avancer à aujourd'hui tellement j'ai envie...c'est bonne signe ! Le 19 on va tout déchiré et avaler les kilomètres !

 

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