Carnet d'un naturaliste-sportif

Tuesday, October 08, 2013

L'appel de la forêt


"Alors, aux visions troubles des époques lointaines, venait se rejoindre l’appel qui résonnait au fond de la forêt, éveillant en lui une foule de désirs indéfinissables et d’étranges sensations. Mû par un pouvoir plus fort que sa volonté, il partait en quête, cherchant obscurément à découvrir l’origine de l’écho qui résonnait en lui." (Jack London, L’Appel de la forêt, 1903.)

Lorsque j’observe mes deux garçons, je ne peux que constater leur incroyable souplesse mais aussi leur plaisir immense à accomplir des gestes avec leur corps. Véritables prouesses parfois qui me laissent admiratif.
« Papa, t’arrives à faire ça ? » me défie souvent Arthur venant manifestement de faire une découverte. 

Sauter dans les vagues, grimper aux arbres, s’inventer des parcours, jouer au jokari, courir… Finalement, toutes ces activités ont un gigantesque point commun : il s’agit d’exprimer notre joie de vivre en jouant avec notre corps ! En courant, je m’amuse comme lorsque j’étais petit garçon. Emerveillé par toutes ces possibilités physiques que je ne cesse de découvrir. 

C’est curieux tout de même… Avant le marathon couru en forêt il y a dix jours, mes jambes me paraissaient lourdes, je me traînais. J’ai parcouru seulement vingt kilomètres au cours des trois jours précédant la course. Et depuis… Depuis, la forme est de retour ! Le plaisir ressenti à courir des heures durant dans la montagne a été tel que démonstration est faite que je suis capable d’enchaîner les courses si je veille à rester dans mon rythme. Pas besoin de courir vite tout le temps, j’ai du mal à retenir cette leçon ! 

Un jour de repos le lendemain du marathon, je me retiens presque d’aller courir.
22/07 : 10,3kms. J’observe une biche vraiment très grande, magnifique !
23/07 : 12,2kms. Montée du Morenthal, bien raide. J’y vois deux chevreuils bondissants. Retour par le château.
24/07 : 10kms avec l’ami Yannick. J’avais bien envie de lui montrer le sentier des Roches, un parcours superbe, assez technique, alternant ruisseaux et petits ponts de bois et passage sous de grands rochers bordés de hêtres imposants.
25/07 : 10kms. L’idée me vient aujourd’hui de courir ce que je baptise « le kilomètres technique ». Le principe : un kilomètre à fond sur petit sentier qui monte ou qui descend, ou les deux ! J’en effectue deux, en 3’54 puis dix minutes plus tard en 4’24.
26/07 : 12kms avec Yannick à Sarrebourg. Heureusement que j’ai ma gourde aujourd’hui pour courir en ville par cette chaleur. Je cours malgré tout 3500 mètres à 16 à l’heure, 500 mètres tranquilles et à nouveau 500 mètres à la même allure. Pas moyen d’aller plus vite aujourd’hui.
27/07 : 12kms. 35°C ! Je rejoins la petite vallée du Brunnenthal en passant par le vieux lavoir. Puis je cours 3 kilomètres le long du canal avant de rejoindre la fontaine Mélusine. Quel bonheur de courir torse nu et de s’arrêter pour boire à l’eau d’une source ! Retour par le rocher du Petit Moulin.
29/07 : 18kms. Il fait bien plus frais. En forêt, le parfum de la terre mouillée par la pluie me transporte jusqu’à la pierre des druides. Au rocher du Grand Krappenfels, j’admire l’étendue de la forêt qui paraît sans fin, puis je cours jusqu’aux ruines du château de l’Ochsenstein, le Haberacker, petit hameau perdu sur le sommet d’un vallon, le ruisseau de l’ours (Baerenbach), et les vestiges gallo-romains du Wasserwald, un de mes lieux préférés au monde où un magnétisme puissant doit être à l’œuvre, laissant se dégager calme et sérénité. Peut-être l’œuvre des druides qui vécurent là jadis ? 

L’appel de la forêt… Je comprends cette jolie expression. Parfois, dans ma maison, je stoppe mon activité d’un coup et je dis à Fanny :
- Oh, tu entends ? L’appel de la forêt !
- OK, va courir, pas de problème, me répond-elle, éternellement douce et compréhensive.

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