Carnet d'un naturaliste-sportif

Saturday, October 21, 2006

Couleurs d'automne

Il y a presque dix ans de cela, ma grand-mère m’offrait pour Noël un exemplaire du « Journal retrouvé d’Edith Holden ». Ce livre, dans lequel je me plongeais souvent déjà bien avant car il figurait en bonne place dans sa bibliothèque, a été écrit par une jeune naturaliste anglaise au début du siècle dernier. Tout au long d’une année, elle a parcouru la nature environnante et réalisé de multiples et superbes dessins des plantes et animaux qu’elle observait, accompagnés de petits commentaires écrits de sa main et de poèmes et dictons de saison.
Le dessin de ce merle, par exemple, qui se régale des baies d’un houx en décembre ou les poèmes de Tennyson sur l’automne me procurent à chaque fois que je les redécouvre admiration et sérénité




La Nature nous offre des spectacles variés au gré des saisons et ceux de l’automne sont à la fois colorés et ténébreux.



C’est désormais dans la brume du matin que la silhouette des sapins est lentement dévoilée. Fanny et moi avançons souvent au milieu de cette prairie matinale quand il s’agit de promener Loucky…

C’est à toi Mamie que je dédie les quelques vers qui vont suivre ; toi qui me surnommait « mon cher poète ». Je t’ai tellement aimé, j’ai tellement aimé quand on s’émerveillait ensemble des couleurs de l’automne, et tu me manques tellement aujourd’hui.




Des vieux chênes respectables
Abritent le banc du promeneur
Sur lequel toi et moi on s’étale
Pour quelques minutes ou pour une heure.

Derrière les feuilles encore vertes un peu
Derrière notre chien, oreilles au vent, qui court
Derrière les prés apparaît la forêt bleue
Après ces fleurs mouillées qui brillent dans le jour.

Enveloppée par d’épais nuages
Songeuse et belle, majestueuse
Arrondie par des vallées silencieuses
Elle attend l’automne tel un vieux sage.

Feuilles de toutes les couleurs, sanctuaire
Fragiles fleurs éphémères
Jeune arbre protégé par ses frères
Hêtraie dans la brume, impression de mystère.

Elle nous livre les dernières mûres de la saison
Me laisse cueillir quelques champignons
Parfois c’est avec ma fée que je la parcours
Ma déesse de la forêt, ou bien j’y cours.

Et puis je retrouve mon chat-joueur
Qui guette une proie ou qui n’est que douceur
Se cache sous les dernières fleurs
Ou creuse dans la récolte de mon labeur.

Comment me passer de tout ça ?
Vraiment je pourrais pas !
Cette forêt, cette vie tous les jours
Est mon temple sacré, avec toi mon Amour.

















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