Carnet d'un naturaliste-sportif

Wednesday, May 03, 2006

Biodiversité (3)

En atltitude, au-delà de 850-900m, dans les zones très exposées au vent, on peut remarquer que le bouleau occupe une place plus importante, par exemple dans le massif du Schneeberg (961m), ou encore aux abords du rocher du Mutzig (1010m).
Je suis rassuré de constater que ces forêts, même si elles sont sans doute pour la plupart secondaires, c'est-à-dire qu'elles ont été à moment donné façonnées par les hommes, restent belles et majestueuses. On peut même espérer que la place des plantations de sapins en timbre-poste va diminuer de plus en plus. Ainsi, toutes ces forêts fragiles balayées par la tempête de 1999 n'ont pas été replantées à l'identique dans bien des endroits.

Par exemple, dans la vallée du Brunnenthal, entre Trois-Maisons et Bois-de-Chênes, on a laissé les ronces et les mûriers recouvrir le sol -et ainsi permettre aux graines de germer naturellement et de ne pas être dévorées. Ce retour à plus de naturalité a été accompagné par quelques plantations d'arbres feuillus dont les exigences correspondent à la nature des sols et à l'altitude.
Second exemple: la ripysylve de la Zorn a été renforcée par des arbres résistants dans les environs de Neustadtmühle. De plus, les autres arbres ont été débardés à l'aide de chevaux de trait pour ne pas abîmer les rives.
J'espère que ces exemples encourageants seront encore plus suivis pour une protection maximale de la forêt.

Il est toujours bien triste d'être le spectateur du travail dévastateur d'un bulldozer en train d'élargir les chemins. Le résultat est impressionnant. Avant: un agréable petit sentier de sable rouge, séparé en deux par une bande herbeuse où se mêlent parfois quelques genêts ou quelques jeunes arbustes courageux; et sur les bords du chemin, bien souvent des champignons, des petits arbres, des mousses, et même des mares minuscules qui offrent l'hospitalité à des colonies de têtards, ou encore une fourmilière dont on peut admirer le dur labeur de ses ouvrières.
Après: une sorte d'autoroute dénudée de vert et de vie, aux abords abrupts et rocheux. Le sol: soit une boue rougeâtre marquée par les traces énormes et profondes de ces engins, soit des cailloux calcaires gris -pour favoriser la circulation motorisée- qui n'ont rien à voir avec la nature de la roche-mère et qui dénaturent le paysage.

Ce spectacle me révolte encore plus quand je pense que ces aménagements sont réalisés pour les chasseurs. Ces derniers, en vrais amoureux de la Nature, pénètrent au plus profond du sanctuaire sauvage avec leurs 4x4, vident quelques bières puis jettent la bouteille un peu plus loin (pas la peine de la conserver jusqu'à pouvoir la mettre dans une poubelle puisque si elle est en verre elle mettra 4000 ans pour se décomposer, et si elle est en métal, seulement 800). Les chasseurs sont des grands naturalistes: ils gèrent la population de la forêt, qui régulièrement, est en surnombre. Mais au fait, pourquoi? La Nature est normalement si bien faite que le nombre de chaque espèce animale se régule de lui-même, élément parfaitement intégré dans la chaîne alimentaire. Ce n'est plus le cas. En effet, les prédateurs (ours, loup, lynx) ont disparu depuis bien longtemps des forêts vosgiennes et de bien d'autres d'ailleurs, tués par les chasseurs justement. Le lynx tente bien un retour, mais celui-ci n'est pas facilité par les braconniers qui voient en lui un concurrent.
L'absence ou le faible nombre de prédateurs suffit-il à engendrer cette surpopulation régulière? La réponse est non. Ces pseudo-naturalistes que sont les chasseurs, sont également les responsables du gavage des animaux. Les mangeoires sont nombreux, les affûts tout près. C'est plus facile pour tuer.
Les chasseurs ont cependant des règles à respecter: ils ne doivent pas tuer les sujets jeunes, notamment, c'est logique. Mais combien respectent ceci et prennent la peine d'observer avant de tirer? Je pose la question.

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