Carnet d'un naturaliste-sportif

Friday, July 07, 2006

Les hirondelles: le printemps, l'arrivée des petits


Les hirondelles, ces fabuleux petits oiseaux migrateurs, sont désormais chez nous et ont déjà eu leur première couvée. Les petits s'élancent dans les airs, peu rassurés mais bien obligés... J'ai proposé ces dernières semaines à mes élèves plusieurs textes que j'ai rédigés en m'inspirant du célèbre et brillant magazine "La Hulotte", et en reprenant certaines illustrations. Les élèves ont également fait quelques recherches documentaires à la bibliothèque. Ils étaient tout simplement passionnés.

Dans un nid, c'est cinq petites hirondelles qui naissent par un beau jour de printemps... A cinq dans un nid, il n'y a pas beaucoup de place! Dix fois par jour, l'un ou l'autre manque de culbuter en bas du nid, sous la pression des ses frères: c'est miracle si, se retenant de justesse à la rambarde de terre à l'aide de ses griffes, il rétablit son équilibre et échappe à une chute mortelle.

Le nid est fait de boue séchée, soigneusement construit par les parents, et perché à plusieurs mètres de hauteur, dans un grange, sous un toit ou dans un garage.


Mais, un beau matin - cela se passe entre le 17ème et le 20ème jour- les parents en ont assez: suffisamment nourris, les poussins ont atteint à peu près leur taille adulte. Le moment est venu de les jeter dehors!

Seulement voilà, pour tout parachute, les petits, terrorisés, n'ont qu'une paire d'ailes noires -des ailes qui n'ont jusque-là jamais servi! Les parents choisissent soigneusement un jour où le temps est beau et coupent brusquement les vivres à leurs petits protégés: plus un puceron, même plus un os de moustique à sucer, rien! Stupeur des enfants!

Mais ce n'est pas tout: les parents se présentent au nid avec un solide becquée. On aperçoit d'appétissantes ailes et pattes de diptères qui dépassent de chaque côté du bec, puis sitôt que tous les grands oisillons sont dressés contre la rambarde, braillant le plus fort possible... hop! Ils repartent. Au bout d'une heure ou deux de ce cruel petit jeu, les parents passent à la phase 2: l'opération "coup de balai". Ils arrivent dans l'étable, comme des bombes, poussant les épouvantables cris dits "d'alerte maximum", utilisés d'habitude quand un chat approche.

Panique complète, la faim aidant, le plus courageux -ou le plus peureux?- des cinq oisillons se jette brusquement dans le vide et se met à moudre l'air de ses ailes. MIRACLE!! Ca marche, il vole! Cependant, c'est quand même un vol maladroit, précipité, mal dirigé. Est-ce que cela va être l'accident? Déjà, le chat s'est redressé sur son coussin et guette... Mais il peut se recoucher: rapides comme la foudre, deux petits chasseurs en piqué noirs et blancs viennent de se porter au secours du jeune en détresse. Le rattrapant, l'encadrant de près, aile contre aile, l'encourageant de leurs cris, passant même sous son ventre pour le forcer instinctivement à reprendre de l'altitude, ils l'entraînent jusqu'au premier perchoir venu -fil téléphonique, antenne de télévision, simple branche d'arbre- et l'obligent à s'y poser... Et zou, un de sauvé! Aux autres maintenant...

A partir de ce jour, les petits attendront leur becquée non plus dans le nid, mais en plein air, au soleil, sous les nuages blancs. Petit à petit, leurs ailes vont s'allonger et ils vont voler de mieux en mieux et commencer à chasser comme les grands.

Et puis arrive un jour où non seulement les adultes ne se donnent même plus la peine d'apporter la moindre becquée à leurs adolescents, mais ils font pire: chaque fois qu'ils les rencontrent, ils les repoussent, les chassent et les rabrouent sans aucun ménagement. Pourquoi? Eh bien, les parents préparent une seconde couvée, et déjà la femelle a pondu son premier oeuf. Les jeunes hirondelles s'en vont alors explorer d'autres granges, d'autres villages et se regroupent pour dormir sur les roseaux des marais par exemple.