Carnet d'un naturaliste-sportif

Saturday, April 29, 2006

5 avril 2006

Complètement remis du duathlon, mon esprit se tourne dorénavant vers le marathon de Paris, ce dimanche. Le moins que je puisse dire est que ma course n'a pas été facilitée: une douleur persistante au mollet droit pour commencer, réveillée dès l'échauffement. Au menu: 5kms de course à pied en entrée, 33 à vélo en plat de résistance, et 5kms à nouveau en courant pour le dessert. Je décide donc de partir très prudemment sur le premier 5000m. Je les boucle en 15'45" (il n' y a donc pas 5kms puisque mon record est de 16'40", en courant bien plus vite!) et une vingtième place environ. Les choses se corcent par la suite: bien que le muscle douloureux ne travaille pas lorsque je pédale, je m'aperçois que mon bon vieux vélo à 2 plateaux et 10 vitesses fait pâle figure comparé aux engins des autres concurrents, véritables outils de compétition, ultra-légers et dotés de 3 plateaux et 21 ou 24 vitesses! Rien à faire, quand je réalise deux tours de pédaliers, les autres n'en font qu'un... Néanmoins, je me fais bien vite une raison, et je parcours ces 33kms avec beaucoup de plaisir, sous un temps vraiment printanier, même si c'est 40 à 50 cyclistes qui me dépassent.
Posé le vélo à l'endroit convenu, il me reste à parcourir une seconde fois 5kms à pied: mon point fort, je vais enfin pouvoir montrer de quoi je suis capable. Mais, ho surprise! Mes jambes sont de véritables piquets et il m'est vraiment pénible de mettre un pied devant l'autre, et malheureusement impossible d'allonger ma foulée, bien que mes forces soient là. Je me traîne donc modestement à 13 km/h peut-être, mais les autres participants semblent être dans un état comparable au mien et je parviens tout de même à dépasser 17 coureurs. Je finis donc ce duathlon, pas trop éprouvé, à l'exception de mes pauvres jambes, aux environs de la 50e place.

25 mars 2006

15°C! Le temps reste couvert, mais la douceur de l'air offre un changement radical et très agréable avec le long hiver que l'on a passé. Ce matin, Fanny et moi avons acheté deux clématites -une blanche et une rose- à planter au pied du treillage de notre terrasse. Au programme de l'après-midi également: bêchage du jardin et marche en forêt. J'ai observé hier les premiers châtons de noisetiers. Mes mollets sont encore très légèrement douloureux malgré le repos que je me suis imposé toute la semaine. Une semaine sans courir (et sans tennis)... ce qui est sûr, c'est que pour le duathlon, dimanche, l'envie sera là!

Thursday, April 27, 2006

L'histoire des Vosges

Je trouve que l'histoire de ce massif est aussi compliquée que captivante! Je me plais à me la raconter:
Situation: les Vosges Moyennes pourraient s'appeler aussi Vosges Centrales puisqu'elles se situent entre les Vosges du Nord, au-delà du col de Saverne, où le soulèvement est resté le plus modéré (dans le département du Bas-Rhin et identifiable par la limite du Parc Naturel Régional des Vosges du Nord), et les Vosges du Sud, partagées d'un point de vue administratif entre l'Alsace et la Lorraine, "protégées" par le Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges. C'est dans cette partie que se trouvent les plus hauts sommets, mais également les reliefs les plus escarpés du fait de l'étendue de la glaciation dans cette zone.

Les Vosges Moyennes se situent entre les deux, et en grande partie dans le département de la Moselle: délimitées au nord par le col de Saverne (420m), où elles atteignent une largeur d'à peine 4kms, et au sud par le massif du Champ du Feu (1100m), voire même au massif du Donon (1009m), qui constitue presque la limite sud des Vosges gréseuses.
Toute cette partie des Vosges est la seule qui ne soit pas regroupée dans un Parc Naturel Régional. Chose étonnante si l'on tient compte du fait que, par exemple, elle constitue à elle seule la plus grande forêt naturelle de France (les Landes étant artificielles)!

L'histoire du massif vosgien... en quelques mots!
épisode 1:
A ses débuts, cela peut paraître curieux, la région était recouverte par la mer... une mer dans laquelle des sédiments se sont accumulés des milliers d'années durant. Cette sédimentation était fréquemment interrompue ou remplacée par des coulées et brèches d'explosions volcaniques. On trouve ainsi aujourd'hui des rhyolithes (dépôts volcaniques) au Donon mêlés aux dépôts sédimentaires, renforçant donc la résistance de ces derniers.

épisode 2:
C'est durant l'ère Primaire que va débuter réellement l'histoire de cette montagne: le continent européen est alors bouleversé par des mouvements de l'écorce terrestre: grâce à d'impressionnantes poussées, la montagne naît et prend forme. Issue du plissement hercynien qui donnera plus loin naissance au Massif Central, une chaîne montagneuse apparaît à l'emplacement actuel des Vosges, de la vallée du Rhin et de la Forêt Noire.

épisode 3:
Cependant, cette montagne va être entièrement érodée du fait des pluies, du gel, du froid, du volcanisme. En outre, des climats variés se succèdent: désertique, tropical humide. Il en résulte une végétation dense, mais la vie animale est encore très discrète.
Au Bundsanstein Moyen, le domaine actuel des Vosges, de la Lorraine et de l'Alsace est occupé par une basse plaine où des rivières déposent des sables rouges et par moments des galets. Ultérieurement cimentés, ces sables constitueront le grès rose vosgien.

épisode 4:
Il y a environ soixante millions d'années, au cours de l'ère tertiaire, vont avoir lieu la naissance des Alpes du fait d'un formidable plissement de l'écorce terrestre. De ce fait, les vieux massifs érodés vont être à nouveau soulevés. Les Vosges et la Forêt Noire constituent alors un bloc unique qui s'élève à plus de 3000m d'altitude!

épisode 5:
Le dernier épisode s'est déroulé il y a trente millions d'années: la zone médiane du massif s'affaisse alors, donnant ainsi naissance à la plaine d'Alsace (Graben) -et de Bade- qui marque la distinction entre les deux montagnes, la Forêt Noire et les Vosges (Horst).
Les eaux salées envahissent le fossé rhénan, puis, lors de leur retrait, le Rhin s'écoule d'abord vers la Méditerranée avant de se diriger finalement vers la mer du Nord il y a un million d'années.
La surélévation du horst vosgien s'est poursuivie au cours du Quaternaire, donnant ainsi au massif l'allure d'un bloc basculé, affecté de grandes failles du côté Est et plongeant vers l'Ouest de manière beaucoup plus douce (côté lorrain). Elle a également créé une dissymétrie entre le Nord et le Sud, relevant beaucoup plus intensément les Vosges Méridionales que les Vosges Septentrionales.
Les périodes froides du Quaternaire ont marqué la région par la formation de quelques cirques glaciaires, notamment au Donon (après les volcans, les glaciers: impressionnant ce Donon! Pas étonnant que ce fut un lieu de croyance destiné aux dieux celtes et romains!). Le climat froid a favorisé l'incision du massif en vallées étroites et profondes.

Wednesday, April 26, 2006

22 mars 2006


C'est décidé, je ne courrai pas cette semaine, afin d'être complètement reposé d'ici à ma prochaine compétition: le duathlon de Sarrebourg, dimanche 26 mars. Je m'étonne parfois moi-même de cet appétit que j'ai de courir. Quelque soit mon état, au bout de 2 jours, les semelles me brûlent, l'envie de chausser mes runnings est si forte que je suis en manque.
Mais il n'y a pas en fait que ce goût de l'effort et les sensations qui en résultent dont je suis passionné, il y a aussi le lieu de mes entraînements. Je suis amoureux de cet endroit, depuis tout petit, et je suis décidément un vrai sédentaire, car c'est au coeur de cette forêt que je préfère voyager. L'appel des arbres, de cette nature si riche. Aussi loin que je me souvienne, il s'est rarement passé une semaine dans ma vie sans que j'y mette au moins une fois les pieds. Des mercredis après-midis à Beimbach (sympathique chalet appartenant à ma grand-mère situé au coeur de la forêt où elle nous emmenait au volant de sa dyane), à mes sorties à vélo en solitaire au lycée, jusqu'à aujourd'hui où je m'y aventure 4 fois par semaine en courant et encore 1 à 2 fois en marchant.

"Nos racines sont au fond des bois, parmi les mousses, autour des racines". Emile Gallé

J'aime cette citation, car elle est pour moi la vérité. Les Vosges. Parmi ces sommets au dos rond, ces rivières et ces ruisseaux qui entretiennent une agréable fraîcheur, ces sombres forêts de hêtres et de sapins où se déploie une multitude de verts, ces quelques clairières qui permettent d'admirer un paysage fabuleux, à la fois apaisant et mystérieux, une flore riche et variée, une faune séduisante et sauvage... Je m'y sens dans mon élément et je respecte cette Nature au plus haut point.

Ci-dessus, une carte sur laquelle j'ai fait figurer la partie de la forêt qui m'accueille lors de mes multiples sorties, et que je connaîs à peu près par coeur désormais. De Trois-Maisons au Hohwalsch et au Grand Rosskopf, en passant par les vestiges gallo-romains, la grotte des Francs-tireurs ou le Col de la Schleif. Lors de mes péripéties les plus longues, je me suis aventuré encore plus au sud: Nideck, rocher de Mutzig, Donon... Cependant, la lecture de cette carte doit être impossible! Tant pis...

21 mars 2006

Après une journée de dur labeur, le deuxième jour du printemps porte bien mal son nom (8° et de la pluie en continu), et ne m'épargne pas. Cependant, qu'il est agréable d'être assis confortablement dans sa maison, en écoutant la pluie tomber avec fracas sur le toit, un chien assoupi -attendant patiemment sa promenade- à ses pieds, un chat profondément endormi sur un fauteuil. J'observe mes mangeoires réapprovisionnées en graines de tournesol quelques heures auparavant (il gèle encore la nuit). Le spectacle est captivant: au total, je compte 9 oiseaux (moineaux, mésanges charbonnières, rouge-queues, rouge-gorges) qui gravitent autour de leur précieux ravitaillement.
Mes mollets ne sont pas encore remis de la difficile épreuve que je leur ai imposé il y a deux jours. Le semi-marathon de Villers-les-Nancy est ma première épreuve de la saison mais nécessite un solide entraînement. Je me sentais prêt. J'avais calculé mes temps de passage - 3'40" au kilomètre - en espérant descendre sous les 1h19 (mon meilleur temps étant de 1h2O'30"). Mais c'était sans tenir compte du profil de la course, très exigeant. Bien que le cadre soit magnifique - environ 15 kms sur routes et chemins forestiers à travers la forêt de Haye, dont les dégâts consécutifs à la tempête sont encore très marqués, le nombre de côtes m'a paru incalculable.
Mon erreur a été de vouloir maintenir mes temps de passage malgré ce dénivelé. Je pars donc vite, bien dans mes jambes, bien dans mon rythme, bien dans ma tête, et je me situe aux environs de la 15-20e place (il y avait environ 600 coureurs me semble-t-il). Tellement bien que lorsque les premières montées sont gérées raisonnablement par les autres coureurs, je maintiens ma vitesse, mais au prix d'un effort plus important. Temps de passage exemplaire au 5e km en 18'34" à la 11e place. 10e km en 37'48" - 9e place! Puis, je commence déjà à fatiguer. 3 coureurs me dépassent et me distancent. Essouflé, j'arrive en haut de la côte du 17e km, toujours 12e, mais rattrapé par un groupe de 3, de plus en plus proche - et proche de l'épuisement. La belle descente qui s'en suit me porte le coup de grâce: alors que je tente d'accélérer, un point de côté apparaît! Un peu dépité, je décide de ne plus rien tenter et de gérer au mieux les derniers kilomètres qui promettent d'être longs et difficiles.
Résultat: un second 10000 en 42', 1h23'52" à l'arrivée et une 20e place. En y réfléchissant bien, je ne suis pas trop déçu, car faire un record n'était pas à ma portée je pense. Et puis le massage qui a suivi fut fort agréable! Cela dit, l'année prochaine, j'irai sans doute à la même époque à Metz ou Strasbourg pour avoir un espoir de mesurer mes capacités sur cette distance et sur un parcours bien plat!

Tuesday, April 25, 2006

Qui je suis.



Malheureusement, la qualité est très faible, voici donc ci-dessous le texte:

Souffle le vent de la vie

Emporte avec toi le tumulte de mes tourments

Fais craquer les branches de mes soucis

Et fais s'envoler leurs feuilles loin d'ici

Loin de mon âme, loin de mon coeur

Déjà frappé par le poids de quelques horreurs

Emmène avec toi toutes mes peines

Qui s'accrochent à moi, qui se traînent

Que je ne garde que leur souvenir

Leur lointain souvenir.

Souffle le vent de la vie

Et amène avec toi des images et une mélodie

Caresse l'espoir de mes rêves

Apporte-moi la folie d'espérer et le courage de vivre mes rêves

Laisse-moi toucher le nuage du bonheur

Léger et intouchable comme un leurre

Emporte-moi sur la pointe de l'arbre de mon nirvana

Et oublie-moi là-bas.

Souffle le vent de la vie

Mais de ma vie, mes soucis et ma fantaisie

Il faut surtout que rien je n'oublie

Car c'est ce qui me construit

Et c'est ce que je suis.





Sunday, April 23, 2006

Etat d'âme

Une planète bleue, cachée par des écharpes blanches. Une terre parcourue de larges rivières, de routes, de chemins qui traversent une belle forêt épaisse et mystérieuse... Un bel arbre qui fleurit au printemps. Un gland qui tombe au sol et prend racine. Une fragile tige s'élève de la terre sablonneuse. Des feuilles apparaissent. Le miracle de la vie. Silencieusement, le gracile arbuste prend des forces et grandit. Il devient avec le temps un solide et somptueux chêne, sage, respectable, majestueux. Au beau milieu de cette forêt, parcourue de chemins, sur cette planète bleue, qui est forte et fragile à la fois, comme le chêne. Il voit l'écureuil sauter de branches en branches, venir lui voler quelques précieux fruits. A son pied, un sanglier se sert lui aussi. Tandis que, sans un bruit, un chat sauvage s'avance pas à pas, vers son extrémité la plus légère où chante un rouge-gorge insouciant.
Tranquillité de la forêt... bruissement des feuilles... sérénité... pureté... silence du vent... gaité de la vie...
Mais il voit soudain s'enfuir une biche apeurée, dans ses derniers souffles de vie, avant que l'homme tout de vert vêtu, tirant et tirant encore dans un bruit assourdissant, vienne lui voler sa liberté.
Il voit d'autres hommes s'avancer, et qui ne le voient même plus, qui ne regardent plus rien, laissant juste derrière eux les sinistres marques de leur passage. Il supporte des pluies qui assassinent les siens... Il voit ses frères déchiquetés par des bulldozers, les sentiers ravinés par des engins aux conducteurs masqués...
Alors, il réfléchit, longtemps, car il a le temps, décennie après décennie, il se demande, mais il ne trouve pas la réponse... Il se demande... Pourquoi? Pourquoi?

17 mars 2006


Vendredi soir... Malgré quatre modestes degrés, je trouve que l'air a déjà un fond printanier. En rentrant ce soir, je suis fourbu, vidé, mais la maison est inondée de soleil! Je me décide à replanter mes noisetiers. Malheureusement, le terre est encore bien trop gelée. Je dois me contenter de bâtir une petite bordure de grès rose, ma pierre préférée, autour d'une zone dans laquelle j'ai retourné la terre dans le but d'y planter une multitude de fleurs (pensées, tulipes, crocus, cosmos...) et quelques buissons. Accompagné par des allers-retours d'une vivacité extrême de Kidal-le chat-, je brave le froid. Je découvre également que les oiseaux qui nichent dans le petit trou qu'il y a au niveau du mur de notre chambre, sont des moineaux. J'en apercois un s'envoler.

Hier soir, après avoir parcouru le nouveau magazine de Greenpeace, et découvert certaines des actions incohérentes de bien des humains, mes pensées ont été bien noires. Voir que des personnes agissent avec pour seul intérêt l'argent me dégoûte et me révolte. D'autant plus que ce sont trop souvent ces gens-là qui détiennent le pouvoir et massacrent les forêts, les animaux qui y vivent, l'identité des territoires concernés etc.

Mais je me dis aussi qu'il faut rester optimiste et croire en ceux qui oeuvrent "pour une Terre plus humaine"(N. Hulot). Je veux essayer, à mon niveau, de participer à l'évolution des mentalités et à une éducation environnementale, et je souhaite que tous mes élèves deviennent des éco-citoyens.

Avis à tous les lecteurs!

Tout d'abord, je remercie Fred qui, lors d'une sortie pédestre, m'a donné l'idée de créer un blog pour satisafaire mon désir de partager certaines pensées ou aventures sans toutefois imposer leur lecture.
Dans ce blog, vous retrouverez souvent l'apparence d'un carnet de route ou d'un journal. Je souhaite y faire figurer les compte-rendus de sorties ou expériences, des photos, des dessins, voire parfois (ou souvent?) mes états d'âme, mes pensées et réflexions sur des sujets qui m'inspirent et me tiennent à coeur.
Mes notes ne seront pas forcément très régulières. Leur fréquence dépendra uniquement de mon envie.
Ceux qui me connaissent savent déjà le respect que j'accorde à la Nature et sa place dans mes préoccupations. C'est une sorte de carnet de naturaliste que je souhaite tenir, et partager avec ceux qui le souhaitent.